jeudi 21 octobre 2010

Mirages de l'européisme

l est un mot qui fait florès actuellement ; c'est celui d' "européisme" - un mot pas très joli et pas très français. Si nous devions succinctement le définir, nous dirions qu'il traduit le dessein d'unifier politiquement et économiquement l'Europe.
S'il nous fallait identifier le mobile psychologique qui incite de jeunes français à embrasser la cause " européiste ", nous arriverions inéluctablement au " désespoir ". Il n'est en effet pas difficile de comprendre que l'attrait croissant qu'exerce " l'Europe aux cent drapeaux " sur une fraction de la droite radicale trouve son origine dans le constat désabusé que la crise politique paraît trop grave pour qu'on puisse espérer qu'un sursaut français soit envisageable. S'engouffrer dans le rêve chimérique de la construction européiste paraît donc être une solution de rechange facile. Ils se réfugient dans l'Europe comme si nous pouvions résoudre à l'échelle européenne les maux que nous sommes encore incapables de conjurer à l'échelle nationale. On serait tenté de leur appliquer cette phrase que Philippe Henriot aimait à prononcer : "Ils ont tellement perdu foi en leur propre patrie qu'ils ne comptent plus que sur l'étranger pour lui rapporter ce qu'elle a perdu".
La solution nationaliste
A rebours de cette attitude défaitiste, le nationalisme français entend d'abord s'appuyer sur les énergies nationales. Parce que l'histoire montre qu'il existe des nations européennes, et que l'idée d'Europe ne vient qu'après la constitution de ces nations. Celles-ci sont pluriséculaires. Elles ne sont pas nées au XIXème siècle, comme on voudrait nous le faire accroire. La nature nous montre en effet que lorsqu'un groupe ethnique distinct se constitue, il est en germe une petite nation. C'est là une loi d'airain de l'espèce humaine. On comprend donc aisément que la force de l'Europe réside dans ses nations, et de surcroit, celles-ci ont toutes leur génie et leur mission qui leur est propre.
Arguments fallacieux
On pourrait passer en revue les arguments européistes. Il en est un qui revient fréquemment, c'est celui de la puissance, de la force. La fédération, hisserait l'Europe au faîte de sa gloire, conjurant par là-même son déclin. Quoi ? L'union des faiblesses ferait la force ! C'est une alchimie bien hasardeuse, et l'histoire nous enseigne que l'homme blanc domina les cinq continents par l'entremise des nations. Le monde ne fut pas assujetti par la nation européenne mais par les nations d'Europe jalouses de leur indépendance.
Enfin, eu égard à l'état d'esprit de la droite radicale française, la fédération d'Europe se fera forcement au détriment de la France. Il est courant d'entendre dans nos milieux des velléités de lâchage de la Corse, voire de l'Alsace-Moselle. Cette attitude est typique des enfants gâtés. Parce que, globalement, les terres françaises sont rassemblées, on a oublié ce qu'était le fait d'être affectés par la perte d'un territoire. Incitons les à se rendre en Allemagne, en Pologne, en Hongrie, en Bulgarie, ils verront que là-bas l'état d'esprit est différent. Que là-bas on pleure sur la grande Allemagne, sur la grande Pologne..
La seule solution réaliste pour la France, la seule chance de salut est donc dans la restauration d'un Etat nationaliste. Car, soyons-en certain, c'est en nous accrochant à la France que nous favoriserons la réémergence d'une Europe puissante et orgueilleuse, une Europe des nations.
Jean Dartois
Tiré de L'Héritage n°4

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