jeudi 21 octobre 2010

La "révolution culturelle" du Bloc identitaire

L'article de Jérôme BOURBON, paru dans l'hebdomadaire RIVAROL N° 2925 du 30/10/09.

Mis en ligne sur le site : www.jeune-nation.com





Créé le 6 avril 2003 à Nice, quelques mois après la dissolution par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur de Jacques Chirac, d’Unité radicale à la suite de l’affaire Maxime Brunerie, le Bloc identitaire (BI) s’est donc officiellement constitué en parti politique lors de sa convention à Orange, son président Fabrice Robert, ex-conseiller municipal du Front national à La Courneuve et ci-devant membre du conseil national du MNR, entendant l’engager pleinement dans la bataille des régionales en 2010 et des cantonales en 2011.

Des listes en Alsace, en PACA et dans le Languedoc

En Provence-Alpes-Côte d’Azur les identitaires de Nissa rebela figureront sur la liste « Ligue du Sud » conduite par le villiériste Jacques Bompard tandis que Jean-Marie Le Pen conduit la liste FN, ce qui promet des étincelles vu les exécrables relations entre les deux hommes. En Alsace, Jacques Cordonnier conduira une liste Alsace d’Abord en lieu et place de Robert Spieler (qui dirige depuis la Nouvelle Droite populaire) et sera en concurrence avec la liste frontiste conduite une nouvelle fois par Patrick Binder. En Languedoc-Roussillon, une liste Ligue du Midi est conduite par Richard Roudier, président du Comité d’entraide aux prisonniers européens (CEPE). Elle fera face à celle du FN menée par France Jamet. Une participation des identitaires est également envisagée en Rhône-Alpes et en Haute-Normandie.
Ce qui est sûr, c’est que cette nouvelle organisation politique n’a plus grand-chose à voir avec Unité radicale comme s’en félicite Jean-Yves Camus, chroniqueur habituel d’Actualité Juive, qui évoque sur , à propos de la mutation du Bloc identitaire, une « révolution culturelle ». De fait, pour Richard Roudier, « le Front national a déshonoré la notion d’identité » par les déclarations de Jean-Marie Le Pen sur la Seconde Guerre mondiale, que le Bloc Identitaire « condamne formellement et absolument » et lui-même affirme « condamner l’antisémitisme », ce qui surprendra ceux qui assistèrent le 22 septembre 2006 au meeting de soutien à Michel Lajoye qu’il avait organisé à Paris avec, entre autres invités d’honneur, Eric Delcroix et Camille Galic. Fabrice Robert, qui répudie ouvertement le nationalisme (« Nous ne sommes pas nationalistes, le nationalisme a été un drame pour l’Europe. Nous sommes populistes ») et qui se dit « plus proche de la Ligue du Nord que du FN », a confié pareillement au Monde du 20 octobre : « Ce que nous reproche l’extrême droite, c’est d’avoir rompu avec l’antisémitisme et l’antisionisme ». Dans Minute du 21 octobre, Robert ajoute : « Nous ne sommes ni sionistes ni antisionistes. Notre préoccupation, c’est notre peuple. Et nous ne pensons pas que la question israélo-palestinienne est le nœud causal de nos problèmes ». Sauf que le problème n’est pas là. La question est de savoir si les dirigeants de la communauté juive promeuvent ou non une politique d’immigration massive de notre pays et de notre continent et s’ils persécutent ceux qui tentent de s’y opposer. Il semble que les agissements de la LICRA (qui s’opposa notamment à une demande de remise en liberté conditionnelle de Lajoye, soit dit en passant), de SOS-Racisme, de l’UEJF et autres pseudopodes depuis des décennies soient suffisamment clairs.

“Une balle pour les sionistes !”

Qu’il est loin décidément le temps où Fabrice Robert était le premier avec Vincent Reynouard qui, lui, ne s’est jamais renié ni n’a mis d’eau dans son vin, à être condamné en vertu de la loi Gayssot pour avoir distribué au début des années 1990 un tract ouvertement révisionniste ! Elle est bien révolue l’époque où, directeur de Jeune Résistance, Fabrice Robert plaçait en une du magazine la photo d’un Palestinien coiffé d’un keffieh censé être le modèle des combattants identitaires en Europe et où l’on s’en prenait sans ménagement dans des éditoriaux musclés aux sionistes oppresseurs tandis que les jeunes identitaires clamaient à tue-tête dans les défilés nationalistes les slogans sans équivoque : « Deauville, Le Sentier, territoires occupés » ou « A Paris comme à Gaza Intifada » ! Et le même, fondateur du groupe de rock Fraction Hexagone, entonnait non sans virulence dans la chanson intitulée « Une balle » les paroles suivantes : « Une balle pour les sionistes, une balle pour les cosmopolites, une balle pour la police ».
Aujourd’hui, il convient d’être propre sur soi. Ainsi Richard Roudier abandonnerait-il la présidence du CEPE, dont le stand, lors de la convention identitaire, vendait, horresco referens, des cartes postales à l’effigie, entre autres, du maréchal Pétain, de Saint-Loup et de Brasillach. D’après Le Monde du 20 octobre, « la direction du Bloc ne se serait aperçue de la présence des cartes postales qu’après la convention, et aurait décidé que le CEPE ne serait plus un mouvement associé. La double appartenance au Bloc et au CEPE serait interdite et M. Roudier en quitterait la présidence. » Dans ces conditions, on s’explique que le sulfureux Christian Bouchet, ancien dirigeant d’Unité radicale qui a rompu avec Robert en 2002, fustige « la mise en place par certains réseaux d’une extrême droite sarkocompatible », à la fois « libérale, européiste, favorable à la “landerisation” de notre sous-continent et au démantèlement des nations, se référant à l’occidentalisme et au choc des civilisations ».
En général, tous ceux de notre mouvance qui, au nom d’une stratégie qu’on nous assure gagnante, plient le genou devant le Lobby et lui donnent des gages en rompant avec leurs amis plus radicaux finissent tôt ou tard par complètement rallier le Système… sans infléchir pour autant si peu que ce soit sa politique désastreuse.


Jérôme BOURBON

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